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Des balises connectées pour étudier et protéger les tortues vertes de Martinique

Capture tortues Verte, mission CNRS / EDM de Damien Chevallier à Anse d'Arlet en Martinique le 5 octobre 2018.

Début octobre, les équipes des Explorations de Monaco se sont associées à une opération du CNRS et de l’Ifremer en Martinique. Le but de cette collaboration ? Étudier le comportement des tortues vertes par le biais de caméras embarquées et de balises connectées innovantes.

Deux types de balises ont été placées sur les tortues vertes : celles permettant les prises vue et les prototypes connectés de l’Ifremer. © Olivier Borde – Explorations de Monaco

Lors de cette opération aux Anses d’Arlet, des balises de prise de vue classiques ont été collées sur plusieurs carapaces puis récupérées en mer. En parallèle, les prototypes d’une nouvelle génération de balises de géolocalisation ont été fixés sur deux de ces tortues vertes. Elles devraient faciliter le suivi de ces animaux près des côtes. Jérôme Bourjea, chercheur à l’Ifremer, explique : « C’est la première fois que cette technologie est utilisée sur des animaux marins sauvages. Nous allons travailler ces prochains mois pour optimiser le système avec l’ambition d’être en capacité de transmettre des données en très grande quantité et de savoir s’il permettrait effectivement de les géolocaliser ; ce qui ouvrirait de nouvelles perspectives pour la recherche et la connaissance des tortues. »

 

Des actions sur le long terme

Et ce n’est pas la première mission de ce type sur les côtes martiniquaises. Depuis 2013, l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (unité de recherche sous la co-tutelle du CNRS et de l’Université de Strasbourg) équipe les tortues vertes de sacs à dos high-tech afin d’étudier leur distribution, leurs déplacements et leur alimentation. “Nous avons capturé et relâché plus d’une quarantaine de tortues vertes, enregistré plus de 30 heures d’images et prélevé plus de 250 échantillons” comptabilise Damien Chevallier, chercheur CNRS et responsable de ce programme scientifique. “Nos prélèvements nous permettent de faire une photographie de leur état de santé aujourd’hui, un état des lieux des facteurs et menaces qui pèsent sur ces espèces, mais aussi de connaître l’évolution des populations que nous suivons depuis près de 10 ans. »

Damien Chevallier, chercheur au CNRS, s’apprête à équiper une tortue verte d’une balise. © Olivier Borde – Explorations de Monaco.

Impliquer les générations futures

Il est nécessaire de communiquer et d’expliquer aux plus jeunes l’importance de ce type d’actions. Ainsi, 14 classes d’élèves de 8 à 11 ans ont été accueillies sur le site dans le cadre du programme Aires marines éducatives. Corinne Copin, chargée de mission à l’Institut océanographique de Monaco, revient sur cette rencontre : « les échanges avec les jeunes autour des ateliers mis en place ont été intenses : espèces présentes, cycles de vie, problèmes de pollution dont celui des plastiques, sont autant de sujets qui ont été abordés. Le travail réalisé ici par le CNRS, l’Ifremer et les Explorations de Monaco est de nature à apporter une contribution significative aux programmes de sauvegarde des tortues par la technologie mais aussi par l’éducation.»

Un membre du Carbet des sciences explique aux écoliers l’importance de préserver la biodiversité. © Olivier Borde – Explorations de Monaco.

Sur place, de nombreux acteurs (préfecture, institutions environnementales, associations et clubs de plongée) participent et soutiennent ce projet. Il est au cœur du plan national d’action en faveur des tortues marines des Antilles françaises.

 

image d’ouverture © Olivier Borde – ExplorationS de Monaco.

Margot Harty

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