C’est lors du 12ème festival du film d’aventure de La Rochelle, ayant eu lieu du 18 au 22 novembre dernier, que « Le mystère mérou », film du réalisateur Gil Kébaïli, a été récompensé par le Grand Prix. Tournée en Polynésie Française, cette aventure scientifique et humaine a entraîné le biologiste et photographe sous-marin Laurent Ballesta, ainsi que toute son équipe d’Andromède Océanologie, au cœur d’un étonnant rassemblement, celui de milliers de mérous lors de la pleine lune de juillet. Pour en percer le mystère, il a fallu plonger…
Où il est question de mérous et de pleine lune
Dans les eaux polynésiennes, et plus précisément dans la passe sud de l’atoll de Fakarava dans les Tuamotu, des milliers de mérous marbrés se rassemblent chaque année autour du mois de juillet pour pouvoir se reproduire. Ils attendent durant plusieurs semaines le jour de la pleine lune pour se synchroniser. Mais ils ne sont pas les seuls à se regrouper : plusieurs centaines de requins gris profitent de l’occasion pour festoyer. Les mérous, d’ordinaire solitaires, vont vivre l’enfer lors de cette cohabitation violente et périlleuse.
Un nouveau « Gombessa »
Au cours des 40 jours de la mission qui s’est déroulée en juin et juillet 2014, l’équipe au complet, épaulée par les scientifiques du CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement, basé en Polynésie), a effectué sans relâche des plongées, de jour comme de nuit, pour expliquer le phénomène. Des méthodes originales de comptage des mérous (18 000) et des requins en présence (plus de 700) ainsi que l’utilisation de caméras permettant l’obtention de vidéos ultra-ralenties (jusqu’à 1 000 images par seconde) ont été utilisées. Autre innovation, Laurent Ballesta a profité de l’occasion pour réaliser une grande première : une plongée de 24 heures non stop dans la passe sud de Fakarava.
Mérous marbrés rassemblés © – Laurent Ballesta / www.andromede-ocean.com / www.blancpain-ocean-commitment.com