Environnement

Une ‘boîte à outils’ pour éviter les attaques de requins

Il y a 8 ans
Affiche du nouveau film à l'affiche © Sony Pictures

Affiche du nouveau film à l’affiche © Sony Pictures

Pour réagir à la sortie du film ” Instinct de survie – The Shallows ” sorti hier dans les salles de cinéma (dans la lignée des « Dents de la mer » de Spielberg), l’institut océanographique de Monaco vient de mettre à disposition une boîte à outils sous forme de fiches pour se prémunir contre les attaques de requins. Ce document unique est né des conclusions de deux ateliers d’experts internationaux menés sur les requins en 2013 et 2014, sous l’impulsion du prince Albert II de Monaco. Il regroupe l’ensemble des solutions existant dans le monde pour se prémunir des attaques de requins et celles encore en projet, tout en mettant en perspective la réalité des risques encourus par l’homme.

Apprendre à vivre avec les requins
Malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation, les requins continuent à être diabolisés, alors qu’ils ne causent que 10 attaques mortelles par an contre 800 000 pour le moustique. Victimes d’une pêche frénétique pratiquée notamment pour la soupe d’ailerons, on estime à près de cent millions le nombre de requins tués chaque année. Or le rôle de ces prédateurs est essentiel pour que les équilibres soient maintenus dans les mers et les océans. Il nous faut donc cohabiter pacifiquement avec ces créatures majestueuses lorsque nous entrons dans leur milieu.
Seulement 5 espèces sur les 500 rassemblant l’ensemble des requins sont susceptibles de présenter un danger pour l’homme au regard de leur régime alimentaire et de leur gabarit souvent supérieur à 2 mètres de long. Il s’agit du requin-bouledogue (Carcharhinus leucas), du grand requin blanc (Carcharodon carcharias – photo haut de page – © Alain Souan), du requin-tigre (Galeocerdo cuvier), du requin taupe bleu (ou mako – Isurus oxyrinchus) et du requin océanique (Carcharhinus longimanus). Certaines parties du monde en rassemblent des concentrations plus importantes et sont ainsi plus sensibles à la question requins comme l’Afrique du Sud, la Réunion, l’Australie, le Brésil ou encore les États-Unis. Dans les régions concernées des solutions efficaces ont été mises en place pour que chacun continue à pratiquer sereinement et en toute sécurité ses activités aquatiques. C’est l’ensemble de ces solutions et innovations que la boîte à outils recense.
À l’intérieur de cette boîte à outils, on peut retrouver des infographies claires et précises pour comprendre le danger, des fiches thématiques détaillant les solutions existantes ou en cours de développement à travers le monde, les principaux enseignements tirés des ateliers d’experts organisés par l’institut océanographique, les contacts d’acteurs engagés sur le terrain. Il est également décliné sous la forme d’une animation en motion design que vous pouvez consulter ci-dessous.

 

Différents types de protection pour se partager l’espace
Surveillance et alerte
La météo requins (pour tous les requins) : identifier des périodes de risque accru, pendant lesquelles les activités aquatiques les plus sensibles (surf, baignade) doivent être évitées. Pour fonctionner, une telle météo doit être associée à des observations locales de l’état de la mer (agitation, turbidité…) ainsi qu’à des observations sur la présence de requins.
Les guetteurs de requins (essentiellement pour les grands requins blancs en Afrique du Sud) : le dispositif de “guetteurs de requins” (Shark Spotters) est un programme de détection visuelle des requins et d’alerte, mis en œuvre pour protéger les baigneurs et les surfeurs à Cape Town. Un système de drapeaux a été mis en place pour avertir efficacement les usagers de la mer de la présence de requins ainsi qu’une procédure pour les inviter et les aider à sortir de l’eau si nécessaire.
Les vigies requins (pour les requins-tigres et requins-bouledogues) : concept développé à La Réunion, ce sont des guetteurs en apnée (se déployant par binômes) qui accompagnent les surfeurs pour sécuriser ponctuellement un site (entraînements, compétitions). Une embarcation assure le relais de communication et intervient en cas d’urgence.
Les bouées de détection en projet (pour les grands requins blancs, requins-tigres et requins-bouledogues) : mises en place en Australie des bouées de détection sont placées le long de la côte afin de repérer la présence d’un requin pour une zone précise. Un système de détection par sonar, placé sur la bouée ou fixé sur le fond marin, reconnaît la forme d’un requin nageant à proximité. L’information est alors transmise instantanément aux services de secours et directement au public via les applications mobiles (SMS, application, réseaux sociaux, etc.).

Solution individuelle
Les répulsifs électriques (pour tous les requins) : les requins sont sensibles aux champs électriques grâce aux ampoules de Lorenzini, ces organes électro récepteurs spécialisés situés au niveau de leur museau. Ces répulsifs électriques sont de petits dispositifs individuels qui émettent un champ électrique pulsé désagréable pour les requins, ce qui permet de les maintenir à distance.

Protection collective
Les filets de séparation (pour tous les requins) : formant une véritable barrière physique autour des zones de baignade, ils ferment complètement la zone, empêchant toute entrée de requin. Ils sont conçus pour éviter l’emmêlement des squales ou d’autres animaux marins et éviter les dommages sur l’environnement.
Le câble rayonnant en projet (requins-tigres, requins-bouledogues, grands requins blancs) : ce câble ramifié répulsif à champ rayonnant émet des impulsions électriques de basse fréquence qui repoussent les requins des zones fréquentées par les baigneurs. Le câble sera généralement placé devant la plage ou le lieu à protéger.
La barrière anti-requin (grands requins blancs) : donnant l’illusion d’une forêt de grandes algues laminaires, dans laquelle les grands requins blancs n’aiment pas pénétrer, elle est composée de plusieurs colonnes, faites de tubes attachés entre eux parsemés d’aimants, qui flottent verticalement dans l’eau. L’objectif est de créer une séparation écologique entre les requins et les usagers de la mer, en plaçant ces barrières autour des plages fréquentées.

Morgane CONSTANTIN

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Arno
Arno
8 années il y a

dans votre boîte à outils il en manque un et pas des moindres… : se renseigner auprès des locaux, des anciens. Eux connaissent l’histoire du spot et ses dangers.

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