Après deux mois sans mettre la tête sous l’eau, la rédaction du magazine a reçu l’autorisation exceptionnelle de plonger, ce week-end, dans les parcs nationaux des Calanques, à Marseille, et de Port-Cros, dans le Var (autorisation de la Préfecture maritime de la Méditerranée, du Parc national des Calanques et du Parc national de Port-Cros et de Porquerolles). Avec beaucoup d’interrogations en tête, nous étions curieux d’observer ces fonds avant la levée des interdictions et la fin du confinement. Nous étions accompagnés de responsables de centres ayant une grande connaissance des sites choisis, afin de recueillir leurs impressions.
Outre la joie de pouvoir chausser de nouveau leurs palmes, nous attendions avec impatience de découvrir les éventuels effets du confinement sur la vie marine. Les sites choisis pour ces immersions se trouvaient en zones de non-prélèvement (parcs nationaux), donc déjà protégées en temps normal. Les seuls changements qui pouvaient réellement intervenir sur ces zones pouvaient être liés à l’absence de plongeurs et à la forte réduction des nuisances sonores causées par les bateaux. Vendredi 8 mai, nous avons pris la direction des sites des Moyades, des Moyadons et d’une grotte à corail à Marseille ; le lendemain, nous nous sommes rendus sur le célèbre site de la Gabinière à Port-Cros. Voici les réactions de Nicolas Seksik, gérant du centre Plongée Tek à Marseille, et de Gaspard Bollengier et Philippe Bernardi à la tête du centre Espace Mer à Hyères.
Marseille, peu de changements dans les Calanques
Chapons, murènes en pleine eau, sars tambour, mérous, barracudas… Au cœur des Calanques, la vie sous-marine est fidèle au poste mais aucun grand changement n’est à noter : “J’ai été surpris, je m’attendais à un site infesté de poissons mais finalement c’était sensiblement la même chose qu’habituellement, confie Nicolas Seksik. La seule observation notable concerne les espèces pélagiques : “On a pu observer une scène de chasse avec 5 thons imposants, du jamais vu ! On n’en croise généralement qu’un seul à la fois. Je suppose que ce petit regroupement peut s’expliquer par l’absence de nuisance sonore.” Finalement, les plus grands changements rencontrés ont eu lieu en surface puisque le bateau des plongeurs a été contrôlé à trois reprises, par la gendarmerie maritime, le Parc national des Calanques et les affaires maritimes. On ne rigole pas avec le confinement !
Port-Cros, la Gabinière dans toute sa splendeur
Le site de la Gabinière est apparu toujours plein de vie comme le souligne Philippe Bernardi : “Port-Cros est toujours aussi magnifique, on n’a pas vu énormément de changements, les barracudas étaient là, les mérous étaient là ! ”. Les plongeurs ont observé avec attention les corbs : “sur l’ouest du site, on rencontre toujours une famille de corbs divisée en quatre ou cinq groupes distincts. Je m’étais imaginé qu’ils se seraient rassemblés pendant cette période mais ce n’était pas le cas”, explique Nicolas Barraqué, directeur de publication de Plongez ! Grands regroupements de dentis et mérous curieux, la magie de ce site n’est plus à démontrer.
En constatant aucun changement notable dans ces milieux protégés, ces immersions ont prouvé que les zones de non-prélèvement, existant depuis plusieurs années, remplissent d’ores et déjà parfaitement leur rôle de protection du milieu et des espèces sous-marines.
Reste à savoir ce qu’il en est dans les zones non protégées. Dans les prochains jours, des équipes de scientifiques vont étudier en profondeur les effets du confinement, de l’arrêt presque total des activités nautiques et de la baisse des activités de pêche. Absence de bruit, prélèvements moins fréquents… en surface, des espèces pélagiques ont déjà pu être observées en nombre plus important et plus près des côtes. Nous vous communiquerons leurs observations ainsi que des témoignages et retours en images de plongeurs.
Découvrez les images de ces premières plongées post confinement et préparez-vous à retrouver très vite le plaisir de vous mettre à l’eau : la plongée est de nouveau autorisée depuis le 11 mai, en prenant un certain nombre de précautions.
Bravo et merci pour ces informations et très belles images déjà en ligne
ça ne veut pas dire grand chose concernant la Gabinière , condition météo peu favorable et surtout sans faire un réel inventaire des espèces rencontrées , taille , densité ….
Désolé mais non ! Comme le dit Claude ce n’est pas en 2 plongées qu’on peut affirmer que le “milieu va bien”. Tout comme la Science ne se résume pas à Didier Raoult, La Méditerranée ne se résume pas à quelques “gros poissons!” Les espèces de macrofaune (mérous…) qui plaisent tant aux plongeurs et sont stressées par les dizaines de milliers de bipèdes à scaphandre (plus ou moins respectueux et équipés de phares et appareils photos, vidéos…) sont un élément de l’écosystème… Si l’on aime la mer et ses habitants et qu’on veut leur rendre visite, Il faut tenter de… Lire la suite »