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Underwater photographer of the year 2019 : le palmarès

Il y a 6 ans

Le 24 février 2019, les gagnants du Underwater Photographer of the Year (photographe sous-marin de l’année) ont été annoncés ! Ce grand concours annuel, basé au Royaume-Uni, célèbre la photographie sous la surface des océans, des lacs et même des piscines. Le Britannique Phil Smith a été le premier à recevoir la suprême récompense en 1965. Le concours compte aujourd’hui 13 catégories. Il propose aux photographes des thèmes tels que la photographie macro, grand angle, comportement et épave, ainsi que quatre catégories de photos prises spécifiquement dans les eaux britanniques. Le jury était composé de Peter Rowlands, Martin Edge et Alex Mustard, photographes sous-marins réputés.

 

1ère place catégorie « comportement » et prix Underwater Photographer of the Year 2019 (photographe de l’année 2019) : Richard Barnden (Grande-Bretagne)

© Richard Barnden / UPY2019

© Richard Barnden / UPY2019

Le photographe britannique Richard Barnden, nommé photographe sous-marin de l’année 2019, montre le moment exact où un groupe de requins gris capturent et dévorent un poisson-perroquet. «The Gauntlet » a été pris sous l’eau, tard dans la nuit, sur le récif de Fakarava en Polynésie française. Richard Barnden explique : « Lorsque je suis descendu, des centaines de requins ont recouvert le fond. Ce poisson-perroquet malchanceux a tressailli et ce petit mouvement a alerté les requins. Le chaos a déferlé sur moi et j’ai instinctivement appuyé sur le déclencheur de mon appareil. Quelques instants plus tard, il ne restait qu’une pluie d’écailles dans l’obscurité, et cette photo sur la carte-mémoire de mon appareil. » Barnden, 40 ans, est originaire de Brighton, en Angleterre, mais vit aujourd’hui à Palau (Micronésie).

Alex Mustard, le président du jury, commente :  « La photographie consiste à préserver des moments et à créer un cliché inoubliable. À l’aide d’un objectif grand angle, le photographe nous emmène dans le drame de la chasse, alors qu’une mêlée de requins gris de récif s’élève comme une vague déferlante pour déchirer leur proie, révélant ainsi le côté plus sauvage de l’océan. »

 

1ère place catégorie “plein d’avenir” (débutant) et prix Up and Coming Underwater Photographer of the Year 2019 (photographe débutant de l’année 2019) : Taeyup Kim (Corée du Sud)

© Taeyup Kim / UPY2019

© Taeyup Kim / UPY2019

Le concours du photographe subaquatique de l’année vise également à promouvoir les nouveaux talents photographiques. Le Coréen Taeyup Kim a été nommé photographe débutant sous-marin de l’année 2019 pour une image techniquement difficile, une mi-air mi-eau. “Paradise” montre des coraux en bonne santé qui poussent au bord de la passe sud de Fakarava en Polynésie française. Kim explique « cette photo était physiquement difficile à prendre, je devais maintenir l’appareil photo  exactement dans la bonne position tout en flottant dans l’eau ».

Commentaire du jury, Martin Edge : « Une scission parfaite entre l’air et l’eau. L’un des meilleurs exemples de ce type d’image que j’ai pu voir depuis un certain temps. »

 

4ème place catégorie “grand angle en eaux britanniques » et prix Most Promising British Underwater Photographer of the Year 2019 (photographe britannique prometteur de l’année 2019) : Malcolm Nimmo (Grande-Bretagne)

© Malcolm Nimmo / UPY2019

© Malcolm Nimmo / UPY2019

 

Le titre de photographe sous-marin britannique le plus prometteur revient à Malcolm Nimmo de Plymouth, en Angleterre. Son image « Marine Compass » a été prise lors d’une plongée en apnée dans les îles Scilly, au Royaume-Uni. Nimmo explique que « maintenir à la fois les caractéristiques de la surface et l’éclairage du sujet nécessite des réglages importants et un positionnement minutieux. Espérons que cette image souligne les magnifiques paysages sous-marins que nous avons la chance d’avoir au Royaume-Uni. »

Commentaire du jury, Peter Rowlands : « Composition, dynamisme des couleurs et contraste combinés à un angle inhabituel, il a progressé dans le classement à chaque visionnage. »

 

1ère place catégorie « Préservation du monde sous-marin » et prix Marine Conservation Photographer of the Year 2019 (photographe de l’année dans la protection du monde sous-marin) : Eduardo Acevedo (Espagne)

© Eduardo Acevedo / UPY2019

© Eduardo Acevedo / UPY2019

Le photographe espagnol Eduardo Acevedo a été nommé photographe l’année 2019 pour la protection sous-marine avec sa photo montrant une tortue caouanne prise au piège dans un filet de pêche en plastique. Selon Acevedo, « les tortues arrivent depuis les Caraïbes aux îles Canaries en traversant l’océan Atlantique et doivent éviter de nombreux dangers d’origine humaine, tels que les plastiques, les cordes et les filets de pêche. Cette tortue a été chanceuse car nous avons réussi à la libérer et à récupérer le filet. »

Commentaire du jury, Alex Mustard : « la pollution par le plastique et les filets fantômes sont des problèmes graves qui menacent l’océan, cette triste image le met en évidence ».

 

1ère place catégorie « Grand Angle » : François Baelen (France, Réunion)

© François Baelen / UPY2019

© François Baelen / UPY2019

« En fin de journée, cette baleine à bosse se reposait à 15 mètres de profondeur et m’a permis de plonger à quelques centimètres de sa queue. J’ai dit à mon binôme que je voulais qu’il fasse partie de la photo, mais je n’ai pas eu besoin de le demander au baleineau : il était très curieux. De là-bas, la scène semblait irréelle et je suis heureux que cette photo ait capturé ce moment. Les baleines à bosse sont des animaux étonnants et pacifiques et je ne peux toujours pas croire qu’elles soient encore chassées par certains hommes aujourd’hui. »

Commentaires du jury, Martin Edge : « Dès que j’ai vu cette image, je savais que ce serait un concurrent sérieux. Pour moi, tout est dans la symétrie et l’équilibre entre la baleine, le plongeur et le baleineau. Tout y est parfaitement aligné : la forme de la queue par rapport aux quatre coins du cadre, sans oublier la position de l’apnéiste et du baleineau. Superbe image ! ».

 

1ère place catégorie « Macro » : Fabio Iardino (Italie)

© Fabio Iardino / UPY2019

© Fabio Iardino / UPY2019

« Pendant les trois premiers mois de l’année, je vais souvent dans le golfe de Trieste, dans le nord-est de l’Italie, où je fais des plongées de nuit pour photographier de petites seiches, plus précisément de l’espèce “Sepiola sp.”. L’espoir, compte tenu de la période, est de trouver la seiche pendant la phase d’accouplement. Au cours de mes recherches, j’ai trouvé cette Sepiola. En voyant sa manière de bouger, j’ai tenté de faire un panoramique et de photographier l’effet du mouvement pour donner du dynamisme à l’image. En utilisant la technique de synchronisation lente, après quelques tentatives infructueuses et après avoir modifié les paramètres de mon appareil photo, j’ai réussi à capturer une image qui représente le mouvement et le bon impact visuel.»

Commentaires du jury, Alex Mustard : « l’utilisation de longues expositions et de panoramiques nous a fait oublier le portrait classique d’une Sepiola. L’image à la fois nette et fantomatique de la seiche se fond agréablement dans le cadre et, combinée aux tentacules étendues, donne la sensation que le céphalopode se jette sur une proie. Un gagnant de la catégorie, innovant et le plus méritant. »

 

1ère place catégorie « Épaves » : René B. Andersen (Danemark)

© René B. Andersen / UPY2019

© René B. Andersen / UPY2019

« L’inspiration pour cette photo est l’image en noir et blanc de Leigh Bishop de la tourelle HMS Audacious qui s’étend sur 64 mètres à Malin Head, en Irlande : un cuirassé qui a frappé une mine en 1914. J’ai utilisé un trépied et 3 lampes vidéo Big Blue pour illuminer la tourelle avec ses majestueux canons et moi-même en tant que modèle. Il y avait un petit courant, il n’a donc pas été facile de rester immobile pendant cette longue exposition. Il a fallu un certain temps avant de prendre cette photo et à 64 mètres, l’horloge tourne vite. C’est le défi de la photographie d’épave profonde. Lorsque j’utilisais le trépied avec moi comme modèle, il y avait un risque que quelque chose se passe mal car j’étais loin de la caméra et je devais croiser les doigts à chaque coup. »

Commentaires du jury, Peter Rowlands : « Si simple mais si puissant : l’éclairage supplémentaire de la tourelle et le plongeur principal parfaitement positionné. C’était une catégorie très forte cette année avec un gagnant mérité et il est rafraîchissant de lire la reconnaissance du travail de pionnier de Leigh Bishop. »

 

1ère place catégorie « Portrait » : Nicholas Samaras (Grèce)

© Nicholas Samaras / UPY2019

© Nicholas Samaras / UPY2019

« Abandonné par les nageurs et les plongeurs pendant de nombreuses années à cause de la mine d’or située juste au bord du golfe, Stratoni est un secret bien gardé pour les plongeurs et les photographes macro. Je me suis rendu à Stratoni à trois reprises en août 2018 pour un projet de photo dédié à la colonie d’hippocampes qui a réussi à y survivre. Lors de ma troisième et dernière visite, j’avais l’intention de créer une photo de groupe d’hippocampes, avant le coucher du soleil, à l’aide de la lumière naturelle. Juste à l’heure du grand final, une petite raie est entrée en scène ! Cachée dans le sable à quelques centimètres de mon appareil photo, elle est partie nager dans les bas-fonds. J’ai réussi à nager avec elle et à placer mon appareil photo en dessous pour capturer un portrait de son ventre. La bouche et le nez ressemblaient au visage souriant et joyeux d’un ange. »

Commentaires du jury, Martin Edge : « Superbe impact dès le premier moment où cette photo a été présentée. Composition parfaite dans le cadre de l’image et des couleurs discrètes. Pour couronner le tout, les commentaires de l’auteur ci-dessus disent tout… un visage souriant d’ange heureux. Une de mes photos favorites de la compétition. »

 

1ère place catégorie « Noir et Blanc » : Henley Spiers (Philippines)

© Henley Spiers / UPY2019

© Henley Spiers / UPY2019

« 10 mètres plus bas, je me suis retrouvé en vol stationnaire entre deux mondes. En dessous, une énorme mare de poissons couvrait le fond à perte de vue. Au-dessus, un seul cormoran patrouillait à la surface, reprenant son souffle et scrutant un festin sous-marin potentiel. Le cormoran, mieux conçu pour la natation que pour le vol, plonge à grande vitesse, poursuivant agressivement les poissons. Le banc se déplaçait à l’unisson pour échapper au bec pointu de l’oiseau, ce qui rendait difficile l’isolement d’une seule cible. L’oiseau est revenu à la surface « les mains » vides et la paix a été momentanément rétablie. J’ai levé les yeux vers la surface ensoleillée, essayant de suivre le prédateur et d’anticiper son prochain raid sous-marin. Cette image représente la silhouette noire et hostile du cormoran qui plonge sur sa proie qui, pendant un bref instant, reste inconsciente du danger qui menace. »

Commentaires du jury, Peter Rowlands : “Il faudrait mettre 11 sur 10 pour cette image révolutionnaire. Conception, interprétation et persévérance, associées à la capacité du noir et blanc à se concentrer sur les éléments clés.

 

1ère place catégorie “Compact” : Enrico Somogyi (Allemagne)

© Enrico Somogyi / UPY2019

© Enrico Somogyi / UPY2019

« Je me suis levé tôt le matin pour faire une séance photo mi-air mi-eau avec un bateau de pêche et le lever du soleil. C’est la première photo. La deuxième photo est celle d’un poisson-grenouille poilu. J’ai utilisé un Inon S2000 pour le poilu. Pour le rétro-éclairage bleu, j’ai utilisé un Snoot Fiberoptic coloré sur un Inon Z240. Pour obtenir les deux images ensemble, j’ai utilisé le double réglage de l’exposition dans l’appareil photo. »

Commentaires du jury, Martin Edge : « Cette image était un choix très populaire entre nous. Ce qui en fait un gagnant pour moi, malgré la double exposition, c’est le bon équilibre entre la lumière et les couleurs connectées entre la partie supérieure et la partie inférieure du cadre de l’image. »

 

1ère place catégorie « Grand angle en eaux britanniques » : Robert Bailey (Grande-Bretagne)

© Robert Bailey / UPY2019

© Robert Bailey / UPY2019

« Notre palanquée était avec Dive Scilly à la fin de l’été dernier. Le skipper nous a laissé plonger sur ce joli mur plein de vie invertébrée. J’avais envie de capturer un bon paysage grand angle avec des anémones et un plongeur. En plongeant au Royaume-Uni, j’ai trouvé que la visibilité était rarement suffisante pour prendre des images contrastées grand-angle, sans parler d’un modèle. A cette occasion, le site se trouvant loin des côtes nous a permis d’avoir une eau claire. J’en ai profité pour encourager ma femme et modèle Paula à se frayer un chemin dans le cadre. J’ai réalisé 20 prises de vue en série sur cette partie du mur avant de trouver cette image. »

Commentaires du jury, Alex Mustard : « Les photographes estiment souvent que les photos de compétition doivent être remplies de nouveaux trucs pour gagner. Chez UPY, nous apprécions toujours la technique classique lorsqu’elle relève la barre par rapport à ce qui a été fait auparavant. Le paysage panoramique grand angle complet de Rob révèle la richesse des mers britanniques avec une simplicité élégante qui est incroyablement difficile à exploiter dans les conditions de plongée britanniques. »

 

1ère place catégorie « Macro en eaux britanniques » : Arthur Kingdon (Grande-Bretagne)

© Arthur Kingdon / UPY2019

© Arthur Kingdon / UPY2019

« Pâques 2018, je plongeais dans le Loch Duich, sur la côte ouest de l’Écosse. Le sujet de ma photo était une anémone Pachycerianthus multiplicatus qui se trouvait sur le fond boueux de la mer en direction du haut du lac. Cependant, en cherchant ces éléments, j’ai repéré une longueur de tuyau en plastique partiellement enfouie dans la boue. En agissant avec précaution pour éviter de remuer le limon, j’ai atteint l’extrémité ouverte et j’ai été ravi de trouver cette collection de vie marine : un homard, posant fièrement devant sa maison artificielle, qu’il partageait avec de nombreux amis, tandis que de délicates anémones ornaient l’entrée. Pour capturer la beauté de cette scène, j’ai choisi de limiter l’éclairage, de créer un effet de projecteur pour éviter d’éclairer l’arrière-plan peu attrayant et obtenir l’angle permettant d’éclairer l’intérieur du tuyau et de donner un fond noir au homard. »

Commentaires du jury, Martin Edge : « Un de mes mantras est : « l’important n’est pas ce que c’est. C’est là où il se trouve » et ce homard est parfaitement placé pour créer une image mémorable. L’auteur, au lieu de « l’éclairer » avec de la lumière, est allé dans la direction opposée en limitant l’éclairage à un projecteur afin d’éclairer uniquement les caractéristiques du homard et des anémones. De nombreux photographes investissent leur temps dans ce qu’ils veulent éclairer. C’est un exemple qui, à mon avis, illustre parfaitement l’inverse, faisant ressortir le fond noir percutant, les nuances délicates du sable sombre, les traits du homard, surmontés par les anémones. »

 

1ère place catégorie « Vivre ensemble dans les eaux britanniques » (l’homme et le monde sous-marin) : Victoria Walker (Grande-Bretagne)

© Victoria Walker / UPY2019

© Victoria Walker / UPY2019

« Cet immense banc de maquereaux a oublié de vérifier l’horaire des marées ! Pris par la marée basse du printemps dans le port de Saint-Ives, des centaines de maquereaux se sont retrouvés coincés pendant quelques heures jusqu’à ce que la marée monte. J’étais allée nager pour tester ma nouvelle ceinture de plombs avec mon appareil photo quand je suis arrivée sur cet événement inhabituel. Un pêcheur du coin m’a dit que cela se produisait très rarement, alors je me suis lentement immergée dans l’eau pour capturer ce spectacle. J’ai dû m’asseoir très immobile, ne voulant pas faire paniquer les poissons, après seulement quelques minutes, ils nageaient tout autour de moi. Je voulais capturer le public regardant d’en haut, avec ce qui se passait ci-dessous. Heureusement, j’avais mon objectif grand angle pour obtenir la composition que je voulais. »

Commentaires du jury, Peter Rowlands : «  Les images racontent des histoires, et celles qui sont bien pensées et bien exécutées en disent long. C’est un exemple qui nourrit l’œil de contes de bord de mer les jours d’été, de spectacles marins animés et d’une interaction humaine. »

 

1ère place catégorie « Appareil compact dans les eaux britanniques » : Martin Edser (Grande-Bretagne)

© Martin Edser / UPY2019

© Martin Edser / UPY2019

« J’adore plonger et photographier les phoques, et j’ai plongé avec eux partout autour du Royaume-Uni, mais c’était mon premier voyage dans les îles Farne et quel « festival de phoques » ! Les plus jeunes étaient particulièrement curieux de nous, les monstres noirs et lourds. C’est formidable pour nous, photographes, car nous pouvons attendre qu’ils deviennent de plus en plus curieux. Cet adorable phoque pirouettait et dessinait des arabesques autour de moi avant de se glisser et de lancer du sable sur lui-même dans une dernière tentative de me faire jouer – et cela a presque fonctionné ! À l’aide de la lumière ambiante et de la gestion de l’ouverture et de la vitesse d’obturation, j’ai essayé de faire la mise au point et de verrouiller le visage, mais aussi de capturer une impression de mouvement, mais la pose et les yeux irrésistibles sont le travail du phoque. »

Commentaires du jury, Alex Mustard : « La plongée britannique a-t-elle de meilleure rencontre que celle amusante avec un bébé phoque gris ? Le visage détendu et curieux de ce jeune est parfaitement capturé par Martin, ce qui nous donne envie d’y être aussi. »

Vous pouvez retrouver l’intégralité des images primées ici : http://underwaterphotographeroftheyear.com/winners/upy-yearbook/

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