Hypnose : Un allié insoupçonné pour plongeurs et apnéistes ?

L’hypnose, reconnue dans divers contextes, offre aux plongeurs et apnéistes un moyen d’apaiser les angoisses, d’aiguiser leurs aptitudes, et d’accéder à un confort optimal. Explorons ce sujet avec une experte.

« Le but premier est d’intensifier notre symbiose avec l’eau et le sentiment d’épanouissement qui en découle. L’hypnose est efficiente même sans conviction totale, précise Sylvie Pouliquen, mais l’ouverture d’esprit est un atout ! Si l’envie est présente, elle peut catalyser des atouts tels la confiance, le lâcher-prise, et stimuler l’apprentissage. » Loin de se limiter aux personnes anxieuses, cette pratique s’étend au-delà !

Améliorer son bien-être en plongée

Pour ceux sans blocages, c’est une approche différente, axée sur le bien-être que la plongée procure, dépassant l’aspect technique. « C’est se reconnecter à soi, aux émotions, à la nature, ce que je nomme le sentiment océanique, l’appartenance à un tout apaisant, explique Sylvie. Même si ce sentiment semble évident, le conscientiser peut décupler ses effets. » Une préparation mentale avant l’immersion, grâce à l’hypnose, impacte positivement la plongée, notamment la gestion du froid. L’objectif est le ressenti, pas la performance.

Surmonter les angoisses spécifiques

Elle aide à débloquer des freins à une pratique sereine. Monitrice Bathysmed 2ème degré (voir Plongez ! N°32), elle propose des séances en fosse ou en mer, selon les disponibilités, avec des techniques de sophrologie, méditation pleine conscience et P.N.L. Ces modules, d’une douzaine de séances de deux ou trois heures, ciblent les personnes stressées ou angoissées. Pour d’autres, quelques séances suffisent. « Ceux avec un blocage précis, précise Sylvie, devraient opter pour l’individuel. Une séance peut suffire à certains, plusieurs à d’autres. »

L’auto-hypnose : La clé de l’autonomie

L’essentiel, après un programme long ou court, est d’obtenir des effets bénéfiques durables. Il s’agit d’intégrer des techniques réutilisables en plongée et au quotidien, pour plus de « sérénité, de confort et de détente ». Les séances doivent initier à l’auto-hypnose, « une plongée en soi, retrouvant le lâcher-prise de la plongée. » Le but est l’autonomie, se recentrer avant l’immersion. « Certains n’ont pas besoin de ces questions, poursuit la thérapeute. Mais, pour d’autres, nous activons et augmentons ces sensations ». Bien qu’impalpables, elles apportent bien-être et reconnexion.

Apnée : sensations, mental et performance

En apnée, plus qu’en plongée bouteille, les motivations sont variées. Si le bien-être prime, des séances ciblées améliorent aussi les performances: temps, profondeur, contractions, compensation, énergie après une mauvaise expérience ou compétition. Des séances « à la carte » adaptées aux besoins.

Séances en cabinet ou à distance

Les séances à distance sont possibles si l’on ne peut être proche du thérapeute. « Tout l’hiver, explique Sylvie Pouliquen, je fais ainsi partie d’une école d’apnée en ligne, « Vivre l’apnée » basée à Montpellier, qui propose à ses apnéistes un certain nombre de séances de préparation : yoga, travail sur la ventilation, hypnose. Nous travaillons en visio, en séances collectives, et ça fonctionne très bien.» L’hypnose à distance fonctionne grâce à la voix du praticien, son rythme et son timbre modifiant l’état de conscience. Un casque isolant des bruits extérieurs renforce l’efficacité. « Et, pour certains, ponctue la praticienne, le fait d’être chez soi, dans un environnement parfaitement sécurisant, peut faciliter l’entrée en état d’hypnose. »

D’autres préfèrent la présence physique du thérapeute, favorisant le contact humain. Se rendre au cabinet ou sur le lieu de plongée pour les stages Hypnose & Apnée est une première étape, ouvrant à une réceptivité accrue. « L’idéal serait, évidemment, de faire une séance juste avant une plongée, que ce soit en fosse ou en milieu naturel. Lorsque l’on s’immerge, même si l’on n’est plus alors en état d’hypnose, les sensations se réactivent ».

Où trouver un praticien en hypnose pour la plongée ?

Actuellement, il n’existe pas de plateforme dédiée pour trouver un thérapeute « plongée ». Renseignez-vous auprès de votre club, surtout pour les apnéistes. « Nous espérons mettre en place, dans un avenir proche, un « pool bien-être » et fédérer notre activité pour que le public intéressé puisse facilement savoir à qui s’adresser », conclut Sylvie Pouliquen.

Pour en savoir plus : www.hypnee.com

Cet article, initialement écrit par Isabelle Croizeau pour l’édition papier de PLONGEZ!, a été adapté pour le web.