
Jean-Pierre Joncheray, 60 ans d’archéologie sous-marine
Depuis les années 60, Jean-Pierre Joncheray est devenu l’une des principales figures de l’archéologie sous-marine française. Il a participé à de nombreuses fouilles et a découvert des épaves antiques, du Moyen-Âge et modernes. Auteur de nombreux ouvrages sur le sujet et créateur de la revue Cahiers d’archéologie subaquatique, il a consacré sa vie de plongeur à ces vestiges enfouis.

Comment avez-vous découvert la plongée sous-marine ?
C’est par un curieux concours de circonstances que j’ai découvert la plongée sous-marine. À 19 ans, alors que je flânais sur le Vieux-Port de Marseille, je suis tombé sur le nouveau magasin de Georges Beuchat. Intrigué, j’ai eu l’opportunité de plonger le lendemain. À l’époque, il n’existait que trois ou quatre structures de plongée dans la région. Lors de ma première plongée à 12 mètres de profondeur, mon moniteur est reparti sous l’eau, me laissant mon détendeur pour explorer un peu plus en solo. C’était une époque où nous n’avions pas de profondimètre et où nos montres étaient dans des caissons étanches. Nous remontions donc tout doucement, sans palier.

Votre première rencontre avec une épave antique
Lors d’une immersion autour de l’île du Frioul, j’ai eu ma première « rencontre » avec une épave. En grattant le fond, j’ai découvert une poterie qui dépassait du sable. Ne sachant pas ce que c’était, je me suis renseigné auprès d’anciens plongeurs et j’ai appris qu’il s’agissait d’une amphore du IIème siècle. Ce jour-là, je suis retourné sur le même spot à la recherche d’autres objets, et c’est devenu une véritable obsession.

Votre parcours vers l’archéologie sous-marine
Bien que je sois archéologue, mon parcours ne passe pas par l’université de lettres ou d’histoire. J’ai choisi d’étudier la pharmacie, ce qui m’a permis de gagner ma vie rapidement et d’acheter un bateau. Après mes études, j’ai ouvert un laboratoire d’analyses médicales. Pendant ce temps, j’ai appris l’archéologie sous-marine grâce à des livres et surtout sur le terrain. C’était un domaine en devenir, où il fallait souvent improviser. Au fil des ans, j’ai vu les techniques de fouille évoluer sans cesse.

Découverte d’une épave dans les années 60-70
Dans les années 60 et 70, les lois concernant la découverte d’épaves étaient encore en cours d’élaboration. À l’époque, nous déclarions une épave et avions le droit de conserver un tiers des objets trouvés. Nous photographiions les objets, puis apposions un plomb avant de les garder. C’était la loi Malraux. En 1989, la loi Lang a tout changé, passant d’un régime de permissivité à une interdiction stricte de tout ce qui n’était pas autorisé.
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