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2018 Mtln 048#les Métiers De La Plongée

Plongeur de bord – Le socle de toutes les formations

Allier plongĂ©e et carriĂšre militaire suppose impĂ©rativement de passer par le stage plongeur de bord. Pour certains, il est un but en soi, pour d’autres une Ă©tape dans leur formation : tous ont six semaines pour faire leurs preuves et obtenir la prĂ©cieuse certification.

Un instructeur de la CEPHISMER remplit la fiche d’Ă©valuation d’un stagiaire plongeur de bord. Cette Ă©valuation a lieu tous les 4 ans et vise Ă  mettre Ă  jour le certificat du personnel. © Lisa Bessodes / Marine nationale / DĂ©fense

Ils sont aujourd’hui plus d’un millier, personnel embarquĂ©, certifiĂ©s plongeurs de bord. Il ne s’agit, en effet, pas d’un mĂ©tier Ă  part entiĂšre mais d’une certification, compĂ©tence supplĂ©mentaire accessible Ă  tous les mĂ©tiers de la Marine. En d’autres termes, un plongeur de bord peut ĂȘtre Ă©galement cuisinier, mĂ©canicien, mĂ©decin… et avoir tous les grades. Son rĂŽle consiste Ă  intervenir sous l’eau si le besoin s’en fait sentir, pour inspecter une coque, une hĂ©lice, colmater une voie d’eau
 Et les Ă©lĂšves n’ont que six semaines pour acquĂ©rir Ă  la fois les techniques de plongĂ©e et les gestes qui leur permettront d’assurer la sĂ©curitĂ© de leur bĂątiment ! Un vĂ©ritable dĂ©fi qui ne laisse aucune place Ă  l’approximation, suppose un planning serrĂ© sous pression constante, rythmĂ© par des Ă©valuations hebdomadaires. « Quand ils sortent de la formation, admet le premier maĂźtre Sandy, instructeur, ils ont encore beaucoup Ă  apprendre sur le terrain, mais ils plongent en sĂ©curitĂ©, la leur ainsi que celle de leur binĂŽme ».

Acquérir les bases de la plongée en deux semaines

Les deux premiĂšres semaines sont sans doute les plus dĂ©cisives. Il s’agit, pour des Ă©lĂšves qui en majoritĂ© n’ont jamais plongĂ© – et l’expĂ©rience en la matiĂšre n’est d’ailleurs pas forcĂ©ment un gage de rĂ©ussite, car certains ont acquis de mauvais rĂ©flexes – de maĂźtriser les techniques de base et notamment la gestion de sa vitesse de remontĂ©e. 

« Nous misons aujourd’hui, au sein du stage plongeur de bord, explique le commandant de l’école, sur un apprentissage technique plus poussĂ©. J’ai notamment dĂ©veloppĂ© ainsi un simulateur de remontĂ©e, qui associe un casque de rĂ©alitĂ© virtuelle, un gilet connectĂ© et un appareil respiratoire, pour leur apprendre Ă  mieux gĂ©rer gilet et vitesse. Nous faisons Ă©galement des sĂ©ances de prĂ©paration mentale, en utilisant des techniques d’optimisation du potentiel (TOP) pour gĂ©rer le stress des Ă©lĂšves face Ă  l’importance, pour eux, des enjeux. Je ne sacrifierai jamais le niveau de sortie, insiste-t-il, mais je tiens Ă  faire le maximum pour qu’ils rĂ©ussissent tous Â». La pĂ©dagogie a Ă©voluĂ©. « Nous essayons de rĂ©ajuster en permanence nos enseignements aux Ă©lĂšves, de les accompagner de maniĂšre plus individualisĂ©e qu’autrefois Â», confirme le premier maĂźtre Sandy. 

Exercice de plongĂ©e lors d’une mission scientifique menĂ©e Ă  bord du Dumont D’urville, au large de la Martinique. © Olivier Nicolas / Marine nationale / DĂ©fense

« Certains, continue l’instructeur, comprennent immĂ©diatement, d’autres ont besoin de quelques jours de plus pour avoir le dĂ©clic. Â» Au terme de cette quinzaine dĂ©cisive, « vĂ©ritable levier pour leur apprentissage Â», certains doivent donc dĂ©jĂ  malheureusement renoncer, au moins temporairement. Les autres enchaĂźnent ensuite avec les remontĂ©es assistĂ©es, Ă  18 puis 30 mĂštres, pendant toute la semaine suivante. 

MaĂźtriser des outils de travail

La suite est majoritairement consacrĂ©e Ă  la maĂźtrise des outils qui vont leur permettre d’intervenir jusqu’à 35 mĂštres Ă  l’air. Dans le plan d’eau de l’école de plongĂ©e de Saint-Mandrier, ils apprennent les techniques de relevage, s’entraĂźnent Ă  effectuer des visites de coque, de jour comme de nuit, Ă  mener des recherches circulaires, Ă  fixer des plaques sur une coque
 Ils apprennent Ă©galement, en fin de parcours, Ă  utiliser la brassiĂšre des plongeurs-dĂ©mineurs. « En gĂ©nĂ©ral, compte tenu de l’intensitĂ© et de la courte durĂ©e de la formation, admet leur instructeur, ceux qui prennent le moindre retard n’arrivent pas Ă  le rattraper. Â» Idem pour ceux qui sont victimes d’une blessure en cours de route, comme cette jeune postulante qui, lorsque nous rĂ©alisions ces entretiens, souffrait d’un barotraumatisme de l’oreille. Pour elle, l’aventure s’arrĂȘte lĂ . « Mais chacun a la possibilitĂ©, nuance le premier maĂźtre Sandy, de retenter. Ceux que nous excluons, au-delĂ  des blessures, c’est pour leur bien, pour leur propre sĂ©curitĂ©. Il ne faut pas pour autant avoir peur de venir. Et il faut le faire avec curiositĂ© Â».

Plongeurs de bord sous la coque de la frĂ©gate de surveillance NivĂŽse, au mouillage au large de l’Ăźle de Juan De Nova, ocĂ©an Indien, le 27 janvier 2021. © Marine nationale

« J’ai 23 ans, j’ai fait l’École navale et je suis actuellement embarquĂ©. Mon projet est de devenir nageur de combat. J’essaie d’avoir une vision de carriĂšre sur les 10 prochaines annĂ©es. Le stage plongeur de bord est donc pour moi une premiĂšre Ă©tape. MĂȘme si dans le civil j’ai passĂ© mon niveau 1, il faut vraiment se mettre dans l’idĂ©e qu’ici on rĂ©apprend tout. Mais la progression est trĂšs encadrĂ©e, nous avons un briefing la veille de chaque exercice, un autre le matin mĂȘme, si bien que nous arrivons dans l’eau en sachant exactement ce que nous avons Ă  faire. Nous apprenons Ă©galement Ă  travailler en binĂŽme : chacun doit veiller Ă  la sĂ©curitĂ© de l’autre, l’aider dans les domaines oĂč il est le moins Ă  l’aise et rĂ©ciproquement. Ce qui me motive aujourd’hui, c’est d’aller vers l’inconnu en me dĂ©passant, travailler avec des gens qui ont une grande rigueur et une grande humilitĂ©, et intĂ©grer ces valeurs. Il faut aussi arriver physiquement prĂȘt. On court beaucoup, tous les jours, sans compter de nombreuses et longues sessions de palmage. Et toujours garder Ă  l’esprit, ce que je ressens dĂ©jĂ  au bout de quelques jours seulement, qu’on ne cherche pas Ă  nous Ă©liminer mais bien Ă  nous accompagner. Â»

Enseigne de vaisseau de 1e cl. Jean, en premiĂšre semaine du cours Plongeur de bord

Embarqué, un second métier

Le maĂźtre Romain, spĂ©cialiste des systĂšmes d’information et de communication (SIC), est plongeur de bord depuis sept ans.  « Au cours de la formation, se souvient-il, on sait que l’on peut ĂȘtre recalĂ© Ă  n’importe quel moment, mais c’est un stress positif qui amĂšne Ă  se dĂ©passer. À la sortie, nous sommes prĂȘts Ă  remplir les missions qui vont nous ĂȘtre confiĂ©es. » ConcrĂštement, il s’agit avant tout de vĂ©rifier l’intĂ©gritĂ© de la coque du bĂątiment environ une fois par mois.

Plongée opérationnelle sous la coque du BSAOM Champlain, dans le lagon de Mayotte. © Yannick Bisson / Marine nationale / Défense

Mais ils peuvent aussi ĂȘtre amenĂ©s Ă  poser des plaques obturatrices, Ă  prendre des relevĂ©s sur les lignes d’arbre des hĂ©lices pour que les mĂ©caniciens puissent en rĂ©gler les pales, ou Ă  intervenir sur une rĂ©cupĂ©ration d’homme Ă  la mer. « La majoritĂ© des plongĂ©es se font Ă  quai, prĂ©cise-t-il, mais une partie en pleine mer, dans le bleu, une dimension Ă  laquelle il faut aussi s’habituer Â». Toutes s’effectuent Ă  deux, aprĂšs un briefing trĂšs prĂ©cis du profil de plongĂ©e et de la tĂąche Ă  effectuer. « SystĂ©matiquement, accentue le maĂźtre Romain, on briefe, on fait, on dĂ©briefe. Et, au dĂ©but de chaque plongĂ©e, nous effectuons Ă©galement des exercices de sĂ©curitĂ© avec notre binĂŽme. Â» L’équipe est complĂ©tĂ©e en surface par un directeur de plongĂ©e (DP) ou un surveillant de sĂ©curitĂ© plongĂ©e (SSP), qualification accessible au terme d’un stage Ă  l’Ecole de plongĂ©e. Eux ne sont pas plongeurs, mais formĂ©s Ă  surveiller et vĂ©rifier la cohĂ©rence du profil de l’intervention. En moyenne, un plongeur de bord se met Ă  l’eau une fois par semaine, ce qui fait de la plongĂ©e un second mĂ©tier. 


les prĂ©-requis 

Être dĂ©jĂ  engagĂ© dans la Marine nationale . 

Être apte mĂ©dicalement. 

Être ĂągĂ© de plus de 18 ans et de moins de 33 ans Ă  la date d’ouverture du cours.


image d’ouverture © Lisa Bessodes / Marine nationale / DĂ©fense

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